Cinq lieder inspirés par Schubert, dans un nouvel habit indie rock. Le compositeur David Lang donne la parole à la Mort dans Death Speaks, s’accompagnant pour l’occasion de quelques musiciens de l’univers rock, dont le guitariste du groupe The National. Aux lieder de Lang, Le Vlaams Radio Koor conjugue l’espoir et l’optimisme du Requiem d’Herbert Howells et de la musique d’Ola Gjeilo, que l’on retrouve d’ailleurs au piano dans cette nouvelle série de concerts Dreamweaver.

David Lang, le compositeur américain couronné par un Pulitzer s’est inspiré de textes issus d’une trentaine de lieder de Schubert — dont Der Erlkönig, Winterreise et Die Schöne Müllerin — où la Mort s’exprime en personne. « Ce qui est intéressant chez Schubert, » souligne le compositeur, « c’est qu’il personnifie la Mort — la Mort n’est pas un état, un lieu ou une métaphore, mais un personnage, l’acteur d’un drame qui nous raconte dans notre langue ce qui nous attend dans l’autre monde. » Lang a traduit les textes en anglais et les a reconstruits pour dresser une série de portraits de la Mort sous le titre Death Speaks. Des portraits qu’il pimente de saveurs indie rock aux côtés de musiciens de la planète rock — dont Bryce Dessner, guitariste du groupe américain The National.

“Ces dernières années, les Kunstlieder se sont éloignés de la musique classique et le rock indépendant semble aujourd’hui plus adapté aux sensibilités de Schubert, plus apte à traduire une histoire et une émotion intime face au public. Quel effet cela aurait-il de créer un ensemble d’interprètes-compositeurs à succès de la scène rock indépendante et de les inviter à un voyage de “retour aux sources” de la musique classique, monde dont ils sont originaires ?”
- david lang

Lore Binon sera la voix principale de Death Speaks pour la série de concerts Dreamweaver. Une première pour la soprano belge : « L’œuvre oblige la voix à une approche moins classique par l’association de la guitare électrique et de l’amplification. Lang parvient à ramener la musique à son “essence pure”, il la dépouille de toute fioriture inutile pour qu’elle nous aille droit au cœur. C’est une thématique qui ne peut laisser personne indifférent puisque nous sommes tous, tôt ou tard, confrontés à la mort. »

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Tout comme le personnage central de Death Speaks inspire réconfort et sérénité, le Requiem d’Herbert Howells nous délivre un message d’espoir dans une œuvre chorale dédiée à tous les fils fauchés par la Première Guerre mondiale. Étrange ironie du sort, Howells perdra lui aussi son fils quelques années plus tard, des suites de la polio. À propos de cette œuvre, la BBC avait écrit : « Le Requiem d’Herbert Howell est certainement l’une des œuvres les plus belles, les plus déchirantes et les plus émouvantes du canon de la musique sacrée anglaise. »

Face aux compositions épurées de Lang et d’Howells, la musique du compositeur norvégien Ola Gjeilo prend des allures quasi cinématographiques. Le compositeur interprétera lui-même ses œuvres au piano – Days of Beauty et The Crossing notamment.

video: vlaams radio koor & ola gjeilo en concert

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