allergique à la musique ?
Enfant, Nadia Boulanger détestait la musique : « Je ne pouvais pas tolérer une seule note de musique. Cela me rendait presque malade ; je criais. On m’entendait sangloter depuis la rue. » Au grand bonheur de ses parents musiciens – son père, Ernest Boulanger, était compositeur et professeur au Conservatoire de Paris et sa mère, Raïssa Myschetsky, était chanteuse –, cette attitude changea à ses cinq ans, lorsqu’elle essaya d’imiter au piano la sirène d’une ambulance. Dès ce jour, la musique entra dans sa vie et, à neuf ans, elle intégra le Conservatoire de Paris pour y étudier la composition avec Gabriel Fauré.
les favoris de Boulanger
Nadia Boulanger admirait la musique des impressionnistes français tels que Debussy et Ravel. Elle n’avait en revanche aucune affinité avec le dodécaphonisme, mais éprouvait de la sympathie pour Stravinsky. Dès sa découverte de L’Oiseau de feu à Paris, elle perçut tout le potentiel de son style novateur. Les deux artistes restèrent amis toute leur vie durant.
sa sœur, Lili
En tant que compositrice, elle laissa une œuvre peu dense, mais sous-estimée. Elle considérait sa sœur Lili, avec laquelle elle écrivit l’opéra La ville morte, comme beaucoup plus talentueuse. Après la mort de celle-ci, Nadia cessa de composer et se consacra entièrement à l’enseignement et à la direction d’orchestre.
une légende de la pédagogie musicale
Nadia Boulanger enseignait au Conservatoire de Paris et était connue pour sa méthode exigeante, mais inspirante. Elle s’efforçait de développer chez ses élèves une excellente technique, mais attendait aussi d’eux qu’ils fassent preuve d’une insatiable faim de musique. Parmi ses plus de 250 étudiants figurent des noms aussi prestigieux qu’Aaron Copland, Leonard Bernstein, Philip Glass, Astor Piazzolla, Quincy Jones, Daniel Barenboim et Elliott Carter. Selon ce dernier, « elle savait tout ce qu’il y a à savoir sur la musique... elle disposait de toutes les connaissances techniques ».
une carrière mondiale
À partir de 1921, elle enseigna également dans des institutions prestigieuses aux États-Unis et au Royaume-Uni, et notamment à la Juilliard School et au Royal College of Music, mais aussi au Conservatoire américain de Fontainebleau.
Rue ballu
Son appartement de la rue Ballu à Paris était un véritable centre intellectuel et musical. Lors des soirées hebdomadaires qu’elle y organisait, étudiants et compositeurs confirmés s’y réunissaient pour étudier les cantates de Bach et discuter des découvertes et des œuvres de chacun.
Devant l’orchestre
Nadia Boulanger fut la première femme à diriger de grands orchestres. À son palmarès figurent notamment l’Orchestre symphonique de la BBC, l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre symphonique de Boston et l’Orchestre de Philadelphie. Elle assura de nombreuses créations, notamment d’œuvres de Stravinsky et de Copland.