L’année 2020 met à l’honneur Ludwig van Beethoven (1770-1827) et son héritage musical révolutionnaire. S’il y a un avant et un après Beethoven, c’est surtout au niveau de la symphonie, fleuron des genres instrumentaux, qu’il a opéré un tournant technique et esthétique. Ses neuf symphonies, dont la dernière constitue assurément le Magnum Opus, illustrent parfaitement l’évolution du genre.

Provoquant l’extase du public dès sa première en 1824, la Neuvième est devenue emblématique au fil des siècles. Au Japon, il existe même un mot pour la nommer : « Daiku », ce qui signifie « la toute grande Neuvième ». Non content de surpasser ses propres capacités techniques, Beethoven voulait aussi que sa neuvième symphonie transmette un message humaniste, de fraternité et de foi en l’avenir de l’Homme.

Dans une lettre à un ami, Franz Schubert écrit en mars 1824 : « Aux dernières nouvelles, Beethoven donnera bientôt un concert où il présentera sa nouvelle symphonie, trois mouvements d’une nouvelle Messe et une nouvelle ouverture. » C’était là un grand événement, car cela faisait alors plus de dix ans que Beethoven n’avait plus composé de symphonie. Sa surdité croissante ne nuisait pas uniquement à sa carrière de compositeur ; elle l’avait aussi poussé à renoncer à toute vie sociale. Lorsqu’il acheva sa Symphonie no 9, Beethoven n’entendait presque plus. L’histoire raconte qu’il a tenu à diriger l’orchestre lors de la première au Weense Kärntnertortheater, le 7 mai 1824, mais que deux autres chefs se trouvaient également sur scène pour assurer la performance. Quand la note finale s’éteignit, l’un des solistes aida Beethoven à se retourner, pour qu’il constate l’enthousiasme du public, venu en grand nombre. Plus tard, son ami Anton Schindler lui écrivit : « Toute la salle était impressionnée par la grandeur de ton œuvre. »

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