Il a créé les Pléiades et l’Orion, il change les ténèbres en aurore. (Amos 5:8)

Quelle plus belle image que celle d’un ciel étoilé et du passage à l’aube pour ouvrir un programme de Noël ? Dans Seek Him that Maketh the Seven Stars de Jonathan Dove, les étoiles scintillantes traversent la composition de part en part. Benjamin Britten affectionnait particulièrement la période de Noël ; il écrivit de nombreuses œuvres sur ce thème. Nous n’entendrons pas ici le célèbre Ceremony of Carols, mais bien Christ’s Nativity, une suite de Noël pour chœur rarement interprétée. Et enfin résonneront les traditionnels chants de Noël, comme il se doit.

Merry Christmas to you !


De l’obscurité à la lumière

C’est à la fin du siècle dernier que le compositeur britannique Jonathan Dove (1959) s’est fait connaître avec une adaptation pour ensemble de chambre du Ring des Nibelungen de Wagner et avec son opéra comique Flight. Depuis lors, il se concentre principalement sur les compositions pour le théâtre musical et la voix. En 2010, il a ouvert Les Nuits des Proms avec A Song of Joys pour chœur et orchestre.

Seek Him that Maketh the Seven Stars est une œuvre précoce écrite à la demande de la Royal Academy of Arts à l’occasion de sa célébration annuelle des artistes. Alors qu’il cherchait quel texte utiliser, Dove est tombé sur un verset du livre biblique d’Amos et du psaume 139 portant sur la lumière des étoiles : « Il m’a paru que ces mots prendraient une signification particulière pour les artistes visuels. L’hymne s’ouvre sur une image musicale du ciel nocturne. Au-dessus d’un motif d’orgue répété qui représente les étoiles scintillantes, on peut entendre le chœur qui se demande qui les a fabriquées. Le refrain ‘seek him’ commence dans la nostalgie, mais se transforme progressivement en une danse joyeuse, pour finalement s’installer dans la sérénité. »

Le miracle de la naissance

Christ’s Nativity de Benjamin Britten (1913-1976), initialement intitulée A King’s Birthday, date de 1931, à la veille du début de la carrière de Britten. Britten composa cette suite pour chœur en cinq mouvements pendant sa deuxième année au Royal College of Music. Un an plus tôt, il avait reçu de sa sœur Barbara une anthologie de poèmes de différentes époques sur la période de Noël, Christmas Carols. Tout au long des cinq mouvements, Britten joue avec différents styles, ambiances, couleurs et textures : la suite s’ouvre avec une Christ’s Nativity enthousiaste et se transforme en un apaisant Sweet Was the Song. Les longues Preparations à l’arrivée du prince sont suivies par le lent et contemplatif New King, New Pomp. Le cycle se termine dans la joie, avec le chant de fête exalté Carol of King Cnut. Christ’s Nativity ne fut jamais jouée dans son intégralité du vivant de Britten et ne fut publiée qu’en 1994.

Chants de Noël

Les chants de Noël traditionnels ont une longue histoire. Il y a plusieurs siècles, il s’agissait de danses folkloriques chantées en l’honneur de différentes fêtes, comme le solstice d’hiver. Plus tard, les chrétiens remplacèrent ces chants païens par des hymnes religieuses. Pendant la Renaissance anglaise, des chants de Noël populaires firent leur apparition, chantés par des musiciens itinérants, sur les places et dans les cafés. Aujourd’hui encore, cette tradition perdure.

Silent Night fait partie des classiques. Le poème est du prêtre Joseph Mohr, la musique de Franz Xaver Gruber, organiste de l’église Saint-Nicolas à Oberndorf, en Autriche. Les deux hommes en donnèrent la première exécution, accompagnés à la guitare, la veille de Noël 1818. Grâce aux marchands et aux missionnaires, leur message d’espoir se répandit rapidement jusqu’en Allemagne, puis dans le monde entier. Depuis, la chanson a été traduite dans plus de 300 langues et a été reconnue patrimoine mondial immatériel par l’UNESCO.

Explications : Aurélie Walschaert

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