Quand les mots échouent, parle la musique. Mais parfois, c’est le silence entre les notes qui touche le plus profondément. Ce vide – à l’intersection du son, du silence et du sentiment – est le domaine de Giya Kancheli, maître géorgien de la mélancolie et de la contemplation, et d’Arvo Pärt, chantre d’une simplicité spirituelle.
Dans Amao Omi, littéralement « combat insensé », Kancheli exprime la perte de repères d’un monde en crise. Des bribes de texte dérivent comme des échos lointains, portés par des contrastes abrupts et un usage poignant du silence. Une œuvre bouleversante, empreinte d’humanité et de quête de sens.
Suit le Miserere de Pärt, une prière poignante pour la miséricorde, qui instaure un calme profond après le tumulte. Silences et sons y ont un poids égal, invitant à l’écoute et à l’introspection. La musique oscille entre murmure et tempête, tension et apaisement. Chaque silence éclaire, chaque crescendo élève, jusqu’à revenir à l’essentiel : calme, clarté, paix.
programme
Giya Kancheli
Amao Omi
Johann Sebastian Bach
Passacaille et fugue en ut mineur, BWV 582 (arr. Kebyart)
Arvo Pärt
Miserere